N° 022 / Mai - Juin 2010

SOMMAIRE

EDITORIAL 

Qu’est-ce que la Pentecôte

Prière du Pape Benoît XVI pour l'Eglise en Irlande

Quel Aveugle Ingrat !

INTERVIEW

Saint Arnold JANSSEN

RIONS UN PEU

Echo du postulat

Poème

PRIERE A MARIE NOTRE DAME DE L’ESPERANCE

EDITORIAL        

Force de notre témoignage du Christ ressuscité.

« Lorsque viendra le Paraclet, que je vous enverrai  d’auprès le Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il me rendra témoignage » Jn 15,26

Chers lecteurs Jésus avant de quitter ses disciples qui furent les témoins de sa résurrection, leur avait promis un défenseur, le Paraclet qui les guidera vers la vérité tout entière. Cette promesse fut effectivement tenue à la  Pentecôte quand les Apôtres réunis au Cénacle avec la Vierge Marie ont reçu l’effusion de l’Esprit saint. Ce même Esprit descendu sur les Apôtres et qui leur a donné la force de témoigner de la Bonne Nouvelle sans crainte ni peur, continue d’enflammer nos cœurs et renouvelle sans cesse notre volonté de témoigner du Christ ressuscité même dans nos persécutions et dans nos nuits de foi.

Dispensateur des dons tels que les dons de sagesse, d’intelligence,  de conseil , de force , de connaissance, de la crainte de Dieu et de piété, l’Esprit veut faire de  nous des chrétiens raisonnables, lucides, responsables et capables de défendre la vérité là où le mensonge règne  et d’être la lumière qui dissipe les ténèbres de cette vie.

Puisse l’Esprit saint, le Paraclet, le don de Dieu très haut, source vive, feu et charité nous illuminer et nous aider  à découvrir dans ce nouveau numéro du « Grain » la vie et l’œuvre du Saint Arnold  JANSSEN, à comprendre les pesanteurs de nos traditions et cultures qui freinent le développement de nos pays africains et enfin nous aider à devenir des authentiques témoins de l’Evangile.

P. François-Xavier DJAGLI, SVD

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Qu’est-ce que la Pentecôte

La Pentecôte vient du grec ancien πεντηκοστή [pentèkostè] : cinquantième (jour après Pâques) ; en grec moderne, on prononce [pénticosti]. Cette fête chrétienne a des origines juives que le Christ va venir complètement accomplir.

Les origines juives de la Pentecôte

A l’origine, la Pentecôte est une fête juive, comme Pâques. Une fête agricole devenue une fête religieuse. Elle porte le  nom de shavou’ot ou fête des semaines car elle a lieu 7 semaines après Pâque. On l’appelle aussi la fête des prémices, Pâques étant la fête des semences.

Dans un second temps, la Pentecôte prendra un sens religieux. Elle rappelle l’événement historique du don de la Torah au Sinaï. Ainsi Shavou’ot ( la Pentecôte juive) est la conclusion, la clôture de Pessah (Pâque juive). C’est en effet pour lui donner la Torah que Dieu a fait sortir Israël d’Egypte : la véritable liberté consiste à accepter de suivre la Loi de Dieu !

La Pentecôte après la résurrection : la Pentecôte chrétienne

Le Livre des Actes des apôtres (2,1-13) rapporte l’évènement qui s’est passé au Cénacle à Jérusalem, en l’an 30 ou 33 de notre ère, le jour de la fête juive de la Pentecôte , 50 jours après la résurrection du Christ. "Quand le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils (les apôtres) se trouvèrent tous ensemble. Tout à coup survint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent. La maison où ils se tenaient en fut toute remplie ; alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s’en posa sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues".

Ainsi, la Pentecôte chrétienne est la fête du don de l’Esprit Saint.

Que signifie cet événement ?

Le récit des Actes des Apôtres fait état "d’un grand bruit" venu du ciel, d’un "violent coup de vent" et de "langues de feu" et qui se posent sur chacun des apôtres. Le bruit, le vent et le feu symbolisent la présence de Dieu ; ils sont une manifestation de la puissance divine. C’est le renouvellement de la théophanie du Sinaï dont la Pentecôte juive est la commémoration.

Si le feu symbolise la présence divine, les langues de feu qui se divisent au-dessus des têtes des apôtres signifie la descente sur eux de l’Esprit de Dieu. Elles symbolisent le don fait à chacun d’eux pour le rendre apte à annoncer, avec une langue de feu, l’Évangile à tous les hommes.

Enfin, le récit fait mention du don des langues que reçoivent les apôtres et les disciples pour leur permettre d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile à tous les hommes, à toutes les nations. On peut y voir une réponse à l’épisode de la Tour de Babel, épisode au cours duquel  les hommes avaient été divisés dans leur volonté d’être plus grands que Dieu.

A la Pentecôte , les peuples divisés se retrouvent unis lorsque l’Esprit Saint se manifeste. L’humanité est appelée à vivre cette unité, non pas sans Dieu mais en Lui.  

On peut résumer en disant que si la Pentecôte juive célèbre les origines du peuple hébreu comme peuple choisi dans l’Alliance au Sinaï, la Pentecôte que fêtent les chrétiens célèbre la naissance de l’Église, ce nouveau peuple de Dieu, aux dimensions universelles, qui a pris forme lorsque Jésus ressuscité « a reçu du Père l’Esprit Saint promis et il l’a répandu » (Ac 2,33) sur le groupe de ses apôtres et disciples qui ont cru en Lui et ont reçu la mission d’être ses témoins partout dans le monde.

Ainsi, il y a une continuité dans la nouveauté : rassembler le peuple de Dieu. Cette dernière notion devient simplement plus large avec la venue de l’Esprit promis par Jésus. Pentecôte est un nouvel événement fondateur d’une Alliance nouvelle et d’un peuple nouveau.

Sources : Théo, Bible de Jérusalem

Matthieu KOUDADA

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Prière du Pape Benoît XVI pour l'Eglise en Irlande

Dieu de nos pères,
renouvelle-nous dans la foi qui est pour nous vie et salut,
dans l'espérance qui promet pardon et renouveau intérieur,
dans la charité qui purifie et ouvre nos cœurs
à t'aimer, et à travers toi, tous nos frères et sœurs.

Seigneur Jésus Christ,
puisse l'Eglise en Irlande renouveler son engagement millénaire
à la formation de nos jeunes sur le chemin de la vérité,
de la bonté, de la sainteté et du service généreux à la société.

Esprit Saint, consolateur, avocat et guide,
inspire un nouveau printemps de sainteté et de zèle apostolique
pour l'Eglise en Irlande.

Puissent notre tristesse et nos larmes,
notre effort sincère pour redresser les erreurs du passé, 
et notre ferme intention de repentir,
porter des fruits abondants de grâce
pour l'approfondissement de la foi

dans nos familles, nos paroisses, nos écoles et nos communautés,
pour le progrès spirituel de la société irlandaise,
et pour faire grandir la charité, la justice, la joie et la paix,
dans la famille humaine tout entière.

A toi, Sainte Trinité,
avec une confiance totale dans la protection pleine d'amour de Marie,
Reine de l'Irlande, Notre Mère,
et de saint Patrick, de sainte Brigitte et de tous les saints,
nous nous en remettons, ainsi que nos enfants,
et les besoins de l'Eglise en Irlande.

Amen

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Quel Aveugle Ingrat !

        Un aveugle du nom de « Tomènou » avait l’habitude d’aller aux toilettes dans la brousse  chaque soir après le dîner. C’est ainsi qu’un soir de retour des toilettes, il se trompa de sentier  en empruntant un qui le conduisit dans un autre village bien éloigné .Son arrivée dans ce village coïncida avec le lever du jour.  Ici, à tâtons, il fini par s’égarer totalement dans les sentiers croisés.

         Un roi assis sous sa paillote, savourant sa pipe matinale le vit errant. Aussitôt, il envoya un de ses sujets le chercher. Le roi lui demanda d’où il venait à errer sans repères à travers son village, dans les couches du mil. Tout fatigué, l’aveugle commença à raconter sans clarté au roi son malencontreux épisode. Le roi prit pitié en l’écoutant et lui proposa de séjourner à bon gré chez lui aussi longtemps qu’il le voudrait.

         Chez le roi, l’aveugle ne peut se défaire de sa vieille habitude. Il continuait d’aller se satisfaire chaque soir dans la brousse. Un soir après avoir fini de déposer au milieu d’un grand champ de quoi fertiliser un peu plus cette terre, il cherchait à tâtons de sa main avec quoi se remettre l’anus en ordre quand sa main embrassa par hasard un tas d’œufs de pintade sauvage. Il ôta son chapeau, et, avec une délicatesse surprenante,  il  les déposa « one by one ». Les œufs faisaient  30 au total .De retour au palais, l’aveugle les offrit au roi. Celui-ci profondément touché par la générosité de son hôte lui est redevable en retour : il lui fit recouvrer la vue, car rien n’est impossible à ce roi .Il est capable de bien des miracles. Après avoir guéri l’aveugle son hôte, le roi lui dit gentiment « Tu es maintenant libre d’aller chez toi ou de continuer ton séjour. Mais le jour où tu seras fatigué d’ici, n’hésite pas à me le dire afin que je puisse préparer ton retour au village natal ». Mais l’aveugle choisit de continuer son séjour chez le roi pour lui porter une aide de reconnaissance dans ses travaux champêtres. Il poursuivit son séjour au palais  et travaillait pendant des années. Mais un jour par un dégoût total à servir son bienfaiteur, « Tomènou » commença  à maugréer contre le roi. Celui-ci a aussitôt compris le désir caché de son hôte de retourner chez lui. Il fit appeler « Tomènou » et lui avoua : «  Mon cher ami, tu as tort de ne m’avoir pas manifesté ton envie aiguë  de retourner au bercail. Je te le promets, dès demain matin, tu rentreras chez toi. Mais j’ai encore un cadeau pour toi .Je te donne ma fille pour épouse. Ces costumes royaux que voici, te reviennent. Vas chez toi et fonde une famille heureuse et prospère »

          Alors que « Tomènou » était prêt à regagner  son bercail avec son épouse sur dos d’âne, son beau-père le roi lui fit cet avertissement sévère « Mon fils garde-toi, je te le répète, garde-toi de t’arrêter là où il y a un attroupement d’hommes .Continue directement ton chemin jusqu’à chez toi »

A suivre……………….

SOUNOU Cyriaque

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INTERVIEW

Pesanteurs des traditions et cultures qui freinent le développement véritable de l’Afrique.

Le Grain : Bonjour, Père ! Pourriez-vous nous faire l’honneur de vous présenter à nos chers lecteurs du Grain ?

Père Chanel : Je suis Pierre Marie-Chanel Kuassi Akpévi AFFOGNON, Prêtre de Jésus-Christ pour l’Eglise Famille de Dieu qui est à Anèho. Je suis donc un prêtre diocésain. Je dirige le lycée Christ-Roi de Kouvé, j’aide un confrère comme son Adjoint pour l’administration diocésaine des écoles. Je donne aussi quelques cours au Grand Séminaire Interdiocésain Jean-Paul II de Lomé.

Le Grain : Pour commencer, Père, pouvez-vous nous dire ce qu’il faut comprendre par « traditions » ?

Père Chanel : Par « tradition », j’entends ce qui se transmet de génération en génération. Ce mot vient du latin « tradere » qui veut dire « remettre » ou « transmettre ». L’autre concept latin « traditio » désigne ’’l’action de transmettre’’. La tradition évoque l’idée de transmission et du coup, elle est en lien avec un groupe social ou religieux qui s’assure la mémoire ou son histoire dans une certaine pérennité. En cela, elle exige le passé pour assurer le présent  dans une convocation anticipée de ’’l’A-venir’’. La tradition peut être sociale ou religieuse. Ainsi, par exemple l’Eglise Catholique unit toujours la Tradition à la définition des vérités de foi.

Le Grain : Qu’entendez-vous par l’expression ‘’ pesanteurs des traditions et coutumes’’ ?

Père Chanel : Par ce groupe de mots, me vient à l’esprit l’idée de poids, de lourdeur, de tout ce qu’il y a d’oppressant lié à un passé et qui se confie aux plus jeunes pour traverser l’existence avec une densité historique. Toute tradition qu’elle soit sociale ou religieuse renferme des lenteurs, des résistances, qui frôlent l’immobilisme. Cela est valable aussi pour les coutumes qui se particularisent avec les religions qui sont liées à une culture donnée ou à un peuple précis. Mais, ne l’oublions pas, si toute tradition résiste à la nouveauté, aucune tradition ne peut survivre sans une dialectique entre les éléments statiques et l’intégration des apports dynamiques.

Le Grain : Quelle compréhension avez-vous du thème « développement véritable en Afrique » ?

Le Père Chanel : Le terme ‘’développement’’ tout seul peut faire l’objet d’une thèse si on veut simplement explorer sa définition. Je le définis simplement comme une croissance qualitative et quantitative de l’être humain. C’est donc l’avoir au service de l’être et non le contraire.

La belle synthèse du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise sur le sujet ainsi que la lettre encyclique Caritas in veritate  du Pape Benoît XVI sont très éclairants sur ce thème. On peut lire le N° 21. En effet, à la suite de Paul VI, Benoît XVI affirme que le développement est une vocation. Il s’agit d’un développement humain intégral (Confer N° 16 et 17).

Pour moi, le véritable développement ne saurait être une simple croissance du PIB, mais une croissance qui prône les valeurs de la foi, de la charité, de la justice ; autrement dit, l’avoir au service de l’Homme.

Le Grain : Quel rapport faites-vous entre pesanteurs des traditions et coutumes d’une part, et développement véritable en Afrique d’autre part ?

Le Père Chanel : Qu’on le veuille ou non, les traditions et les coutumes en tant que créations historiques auront nécessairement des pesanteurs. Mais ils sont à identifier pour qu’à travers une dialectique Foi-Raison-Science, les négatifs soient assumés en vue de la promotion de véritables valeurs humaines qui sont aussi méta ou transculturelles.

Le développement véritable de l’Afrique, à mon avis, doit être en même temps un travail macro (donc des Etats) et micro (les collectivités  et les individus). Pour identifier les pesanteurs, nous devons bien connaître nos traditions tout en nous ouvrant aux nouvelles civilisations techno-scientifiques. Ceci exige en amont et en aval une culture de la bonne gestion, de la justice sociale et d’exercice positif de la critique sociale.

Le Grain : Quels sont les inconvénients et limites des traditions et coutumes dans le processus vers un développement véritable en Afrique ?

Le Père Chanel : Une interdisciplinarité permettrait de mieux répondre à cette question. Mais je dirais que tout immobilisme ou tout ‘’fixisme’’ constituent des tares pour le développement en Afrique. L’Afrique ‘’authentique’’ n’est ni au passé ni au futur, elle est engagement qui assume  son passé  pour inventer l’avenir dans un présent dynamique. Je suis d’accord avec Jean-Paul SARTRE qui disait : « Le plus important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons de ce qu’on a fait de nous ».

Le Grain : En quoi les pesanteurs des traditions et coutumes conduisent-elles véritablement l’Afrique hors des chemins du développement ?

Le Père Chanel : L’ignorance des pesanteurs de nos traditions, l’absence d’études et de débats sur le sujet, l’absence de souci des décideurs et de la Société civile, pour pouvoir s’y attarder, sont des inconvénients qui vont constituer des blocages pour le développement. Car, il exige des changements qualitatifs de mentalité. En théologie, on parle de conversion et de ‘’métanoïa’’. Par exemple, la gestion des structures de l’Etat comme une propriété d’une famille repose sur une tare de nos traditions, laquelle tare met le lien de sang au-dessus de la citoyenneté.

Le Grain : Un auteur africain pensait ainsi : « L’Afrique se plaît et se noie dans ses traditions et cultures… Les Africains ne se rendent pas compte que la roue du développement tourne à une vitesse vertigineuse ». Que pensez-vous de cette affirmation ?

Le Père Chanel : Je suis contre le mythe d’une Afrique harmonieuse avant le contact avec l’Occident. Nos traditions et cultures doivent être acceptées aussi comme ‘’notre être au monde’’ aujourd’hui. A quoi cela sert-il d’aller sortir des décombres de l’histoire des vestiges à présenter comme cultures et traditions africaines. On n’a pas à se plaire et à se noyer dans un passé. On doit inventer l’avenir dans un présent où nous mangeons à notre faim. Nous avons de bonnes techniques agricoles, nous avons accès à l’eau potable, à l’électricité… Se soigner, offrir des cadres d’éducations pour tous, des routes… Avoir un Etat de droit… Voilà les vrais combats qu’on ne doit pas perdre de vue. Ça sert à quoi de dire que l’Afrique est le berceau de l’humanité quand la barbarie est érigée en système de gouvernement politique ? Pourquoi avoir la nostalgie de grands royaumes africains quand nos universités n’offrent que des rudiments de savoirs et de savoir-faire ? Quelle grande civilisation peut renaître en Afrique sans une éducation conséquente ? Oui ! La roue du développement tourne et nous ne pouvons pas entrer dans l’histoire humaine (aujourd’hui mondialisée) à reculons.

Le Grain : Sur le terrain du développement, les Africains font montre d’un manque d’enthousiasme  chronique et d’une passivité coupable, alors qu’ailleurs, les populations sont très rompues à la tâche. A ce propos, le Professeur KUAKUVI Magloire ironisait : «  Les Africains sont plus habiles des hanches (pour danser, …) que de la tête. » Partagez-vous ce     point de vue ?

Le Père Charnel : Je suis d’accord avec lui. A une exposition mondiale des Sciences et inventions technologiques, le produit qu’on trouvait dans le ’’stand de l’Afrique’’, c’est des hommes et des femmes déguisés qui dansent. Dieu a dit : « Dominez la terre, soumettez-la ». Apprenons à mieux organiser le travail pour créer des richesses pour notre mieux-être.

Le Grain : Lorsque nous regardons de près les pays développés, leurs traditions et coutumes semblent avoir disparu. Etes-vous d’avis qu’un développement durable en Afrique conduirait celle-ci au même drame ?

Père Chanel : Pour moi, il ne s’agit pas de drame, mais d’une mutation nécessaire. Traditions et coutumes sont des supports devant permettre le bien-être personnel et social. L’Europe garde ses traditions dans ses bibliothèques, dans ses écoles et universités, dans ses collectivités… Certaines langues locales existent encore ainsi que des fêtes traditionnelles. Evitons la généralisation… Les traditions et les coutumes sont des créations, elles vont mourir tôt ou tard pour donner quelque chose de plus sensé pour chaque génération.

Le Grain : Que penseriez-vous d’une Afrique sans traditions ni coutumes ?

Père Chanel : C’est une simple vue de l’esprit ou une appréhension de ces deux notions. L’Afrique est une généralisation. Ce qui existe, ce sont des pays concrets de l’Afrique. Tant qu’ils existeront, l’Afrique aura des traditions et des coutumes ; certes différentes de ce qu’on connaît aujourd’hui mais elles ne seront pas moins traditions et coutumes.

Le Grain : Pourriez-vous imaginer la relation entre traditions et coutumes d’une part et le développement de l’Afrique d’autre part. Autrement dit, y a-t-il entre eux autre chose qu’antagonisme ?

Père Chanel : Antagonisme ! Si oui, il faut l’assumer et le dépasser pour une symbiose, une communion, une relation dialectique au sens hégélien du terme.

Le Grain : Merci, Père, pour votre paternelle disponibilité et vos apports très instructifs pour tous. Quel serait votre mot de fin ?

Père Chanel : C’est moi qui vous remercie. L’Afrique se développera le jour où les Africains se décideront de relever les vrais défis… Le pouvoir politique a un grand rôle à jouer. Espérons et travaillons avec foi et abnégation dans la charité, la justice et la vérité.  

Entretien réalisé par Valentin LISSASSI

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Saint Arnold JANSSEN

« Digne d’éloges est la vie de celui qui donne tout »

Une rencontre capitale Janssen et la mission universelle

En mai 1874, un article dans un journal retint l’attention d’Arnold. Le Préfet Apostolique de Hong Kong, l’évêque Giovanni T. Raimondi rendait visite au Dr von Essen, le curé de Neuwerk. A ce propos Janssen écrit ce qui suit : « J’allais le voir pour obtenir un peu plus d’information concernant les missions et autres choses. J’avais le désir d’éveiller l’intérêt pour les missions via le Petit messager du Sacré Cœur. Je lui exprimai ma déception de voir que l’Allemagne, où la vie religieuse était si énergique, n’avait pas une seule maison de formation pour les missionnaires ; tandis que la France , l’Italie, la Belgique et même la Grande Bretagne , où justement la vie religieuse était plutôt faible, en avaient. Moi-même je ne pouvais plus aller en mission à cause de mon âge. »

« Mais cela n’est pas nécessaire, répondit Mgr Raimondi, il y a des prêtres qui doivent rester au pays pour travailler à la cause en Allemagne. » Ma première idée, alors, fut de me mettre à la disposition des personnes qui voudraient se lancer dans une telle entreprise et d’y consacrer toute mon énergie.

Plus tard, j’allais de nouveau voir Mgr Raimondi pour nous entretenir de la même question. Finalement, il me dit que, si aucun autre prêtre allemand n’est prêt à se lancer dans le projet, je devrais commencer moi-même avec l’aide de Dieu et en collaboration avec le Dr von Essen. L’idée de lancer moi-même un tel projet ne m’était jamais venue à l’esprit. Je pensais que cela allait demander trop de mes forces, que je n’en étais pas capable. Plus tard, Mgr Raimondi me rendit visite à Kempen et m’encouragea avec insistance à me mettre à la tâche. Mais, comme auparavant, je gardais mes doutes. Toutefois, l’idée me vint de présenter le plan au public à travers le Petit messager du Sacré Cœur et d’essayer d’éveiller l’intérêt.

LA MAISON MISSIONNAIRE ALLEMANDE DEVIENT RÉALITÉ

L’idée ne voulait plus quitter l’esprit d’Arnold. Dans le numéro suivant du Petit messager du Sacré Cœur il y revint à plusieurs reprises. L’idée de Mgr Raimondi de collaborer avec von Essen se révéla extrêmement difficile. Un an plus tôt, ce dernier avait déjà reçu l’autorisation de Rome pour fonder une maison missionnaire. Mais le courant entre les deux ne passait pas. Donc A. Janssen se mit à la tâche tout seul. Dans le numéro de novembre de son Petit messager il lança un appel à ses lecteurs : l’établissement en Allemagne d’un séminaire de missions étrangères s’avère de plus en plus indispensable. Actuellement, de nombreux prêtres sont, pour ainsi dire, poussés vers des pays très lointains. C’est pour cela que l’établissement d’un séminaire missionnaire dans un lieu sûr et bien situé est devenu indispensable. Des conseillers bien informés et expérimentés ne manquent pas. La tâche sacrée pourrait être menée à bonne fin si l’on s’y met avec courage. La première et plus grande difficulté est de trouver des fonds. On nous offre une maison bien située avec un jardin. Mais comment l’acheter, comment l’aménager ?

Plus une tâche est sacrée, plus elle doit s’attendre à rencontrer des difficultés. Il en sera ainsi dans ce cas également. S’il est vrai qu’être pieux signifie prier de manière pieuse, cela signifie aussi travailler de la même façon avec les talents qu’on a reçus et même être prêt à des sacrifices dans la mesure où les conditions le permettent.

LE VOYAGEUR

Les mois suivants, Arnold Janssen fut soit en voyage, soit occupé, jour et nuit, par sa correspondance, sans négliger son travail éditorial du Petit messager du Sacré Cœur et ses obligations d’aumônier des Sœurs Ursulines à Kempen. Comme à son habitude, il n’y allait pas par quatre chemins s’attaquant à la besogne carrément avec tous les moyens dont il disposait, ses capacités, ses relations aussi.

En même temps, il se mit à la recherche d’une maison convenable, de moyens financiers et de collaborateurs, tout en imaginant l’organisation de cette maison missionnaire et l’entraînement des futurs candidats. Au cours de longs voyages il obtint successivement la permission et la recommandation d’évêques hollandais, allemands et autrichiens et alla consulter d’autres maisons et congrégations missionnaires en Allemagne et à l’étranger, tels les Bénédictins à Beuron, les missionnaires de Picpus, la congrégation missionnaire de Scheut à Bruxelles et de Mill Hill à Londres.

OPPOSITION ET RÉSERVES

Mais ils étaient peu nombreux à partager son enthousiasme. L’idée en soi n’était pas mauvaise, mais personne ne voyait comment Arnold Janssen allait réussir dans cette entreprise. La remarque que le Père Frugmann, vicaire à Kempen, lui aurait faite un jour exprime bien le sentiment des gens à propos du projet et de son auteur : « Mais oui, Arnold, vas-y, ce boulot est vraiment pour toi : d’abord tu as l’obstination nécessaire, ensuite tu as la piété indispensable, et en troisième lieu, tu es assez maladroit. »

L’évêque de Roermond, Mgr Paredis, qui comptait la localité de Steyl dans son diocèse, aurait dit un jour à propos de sa requête : Le père Janssen, aumônier des Ursulines à Kempen, est venu me voir. Il veut commencer une maison missionnaire. Imaginez ! Il n’a rien. Ce doit être un saint ou un fou ! »

La réaction de l’archevêque Melchers de Cologne va dans le même sens. Quand Arnold lui présenta son plan d’établir une maison pour missions étrangères, l’évêque le fixa d’abord sérieusement et dit : « Nous vivons dans une période où tout semble chanceler et sombrer. Et te voilà qui viens me dire que tu veux démarrer quelque chose de neuf ? » La réponse de Janssen : « C’est vrai, nous vivons dans un temps où beaucoup de choses s’effondrent, c’est pourquoi il faut du neuf. »

Le soir de cette visite, l’évêque aurait dit : « Le père Janssen était chez moi aujourd’hui, Il veut lancer une maison pour missionnaires. Il veut convertir des païens. Comme s’il n’y a pas assez de païens à Cologne ! Qu’il les convertisse d’abord ! »

Arnold Janssen décrit ses sentiments intimes durant ces mois d’une façon poignante : « Moi aussi j’ai connu des temps de rudes batailles, j’ai eu l’impression que j’allais être crucifié. En plus de cela j’avais des problèmes de santé et pas mal de contrariétés. Toutefois, j’avais l’impression qu’abandonner serait comme me dresser contre la volonté de Dieu. Voilà pourquoi j’ai continué à aller toujours plus loin dans la direction que je croyais la bonne. Je n’ai aucun doute que Dieu veut cette œuvre et que c’est Lui le véritable acteur qui se sert de nos faiblesses pour atteindre son but ».

Lisez la suite dans la prochaine parution !

Source : www.fides.org/fra/news

Cyriaque Sounou

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RIONS UN PEU

BILLINGUE

Après avoir échappé aux griffes d’un chat, une souris rentre dans un trou. Le chat se plaça patiemment  à côté de l’ouverture .Une demi-heure plus tard, la souris entendit un cri : « ouah ! Ouah !ouah ! »croyant que c’était un  chien, elle sortit. Hélas, c’était le chat, qui l’attrapa.

-Depuis quant, gémit la suris , aboies-tu comme un chien ?

-Mon amie, répondit le chat, si aujourd’hui tu ne parles  pas au moins deux langues, tu ne peux pas joindre les deux bouts.

Honoré KARO

Le Pape au volant :

Après avoir rangé les bagages du pape dans le coffre de la limousine, le chauffeur réalise que le pape reste sur le trottoir. Le chauffeur : « Excusez-moi, votre sainteté. Voudriez-vous, je vous prie, vous asseoir pour que nous puissions partir ? ». Le pape : «… Pour vous dire la vérité, ils ne veulent pas me laisser conduire au Vatican, et j’aimerais beaucoup pouvoir le faire aujourd’hui ». « Je suis désolé, mais je ne peux vous laisser faire cela. Je perdrais mon job ! Et que faire s’il arrive quelque chose ? ». Proteste le chauffeur qui aurait aimé être ailleurs ce matin là. Le pape : « Je ferai quelque chose de spécial pour vous ». De mauvaise grâce, le chauffeur passe à l’arrière et le pape s’installe au volant. Très vite le chauffeur regrette sa décision, quand après avoir quitté l’aéroport, le souverain pontife met le pédale au plancher accélérant jusqu’à 170Km/h. Le chauffeur très inquiet, implore : « Je vous en supplie, votre sainteté, ralentissez ! ». Mais le pape continue jusqu’à ce que les sirènes de police retentissent. Et le chauffeur s’écrie : « Mon Dieu, je vais perdre mon permis ». Le pape se range sur le côté et baisse son vitre quand le policier s’approche. Mais dès qu’il voit le pape il retourne à sa moto, ouvre sa radio et dit à son chef qu’il a arrêté une limousine roulant à 170. Le chef : « Où est le problème ? Bouclez-le ! ». Le policier : « Je ne pense pas qu’on puisse le faire – c’est quelqu’un de très important. ». Le chef s’exclame : « il n’y pas de raison ! ». Le policier : « Non, je veux dire réellement important ». Le chef demande alors : « qui avez-vous coincé ? Le maire ? ». Le policier : «  plus gros ». Le chef : « un sénateur ? ». Le policier : « beaucoup PLUS GROS ». Le chef : « Bien ! Dites-moi qui c’est ! ». Le policier : « Je pense que c’est Dieu lui-même ! ». Le chef : « Vous vous foutez de ma gueule ??? Qu’est-ce qui vous fait croire que c’est Dieu ???? ». Le policier : « Il a le pape comme chauffeur… ! ».

Victorin OUSSOÏ

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Echo du postulat

-    Je suis le nommé Abraham Kossi AGOSSEME. Je suis originaire d’Ahépé préfecture de YOTO. « La connaissance est un tronc de baobab que nul ne peut embrasser !» dit-on. Oui, les trois années au postulat, m’ont permis d’élargir mon champ de connaissance tant humaine qu’intellectuelle. Je  tiens donc à remercier tous ceux  qui, de prés ou de loin ont participé à ma formation ici à Kégué ; je tire déjà un chapeau à tous mes formateurs. Que le Seigneur nous garde unis dans son Amour.

 

-    Paix et joie du Christ à tous !

Je me nomme Martin KOTCHOFFA, originaire de Tchatchégou dans le département des collines au Bénin. A la fin de ces trois années au postulat SVD de Bègue, mes premières pensées vont à l’endroit de ceux qui m’ont conduit durant ces moments. Je dis merci à chacun de vous qui aviez été pour moi un appui dans ma vocation. Je voudrais aussi rendre hommage à un homme qui m’a marqué ici par sa vie de chrétien : feu papa Augustin FOADEY, puisse t-il reposer en paix. Aujourd’hui mon seul désir est d’être dans les mains du Seigneur afin de devenir pour lui un instrument, un simple instrument et rien qu’un instrument à son service au sein de l’Eglise notre Mère à travers la SVD. Je me recommande à vos prières pour la suite de ma formation. MERCI !!!

 

-   Je suis David KPATCHA. Ma formation au cours des trois ans au Postulat a été enrichissante et source d’approfondissement de ma relation personnelle avec Dieu. Je lui rends grâce en retour pour tous ses bienfaits dans ma vie. Que Dieu bénisse les bonnes mains qui m’ont soutenu. Un Merci  Infini aux  Formateurs et que le Seigneur fasse de moi ce qu’il veut selon son cœur.

 

-   Je me nomme Victorin O. OUSSOÏ. Je suis béninois, originaire de Natitingou dans le département de l’Atacora, en fin de cycle philosophique. C’est aussi ma dernière année au postulat qui est la première étape de formation de tout religieux SVD de la province Togo-Bénin. Merci pour vos prières qui m’accompagnent!

 

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Poème

 

AU SEUIL DE L’AMOUR

O toi, Esprit d’Amour, ouvre tes portes
Soupirant après le bonheur de la vie
Je  suis en attente sur  ton seuil
O toi, Esprit d’Amour, insuffle en mon âme,
Ton souffle de vie
Car sans lui je ne puis subsister
En vérité, Tu es toute vie, toute joie, toute paix
Esprit d’Amour  emplis-moi toujours et encore
Car  toi, toi seul, Tu es mon tout
Gouverne mon corps, mon esprit et mon cœur
Fais entendre ta voix
Respirer  ton souffle
Et battre ton pouls
Au travers de tout mon être
O toi, Esprit d’Amour, ouvre ta porte
Je suis en attente sur ton seuil

Jean Claude ALOU

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PRIERE A MARIE NOTRE DAME DE L’ESPERANCE

Vierge sainte au milieu de vos jours glorieux, n’oubliez pas les tristesses de la terre. Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie.

Ayez pitié de ceux qui s’aiment et ont été séparés.

Ayez pitié de l’isolement du cœur !

Ayez pitié de la faiblesse de notre foi !

Ayez pitié des objets de notre tendresse !

Ayez pitié de ceux qui pleurent, de ceux de ceux qui prient,  de ceux qui tremblent.

Donnez à tous l’espérance et la paix.

Ainsi soit-il

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